L’utilisation préventive des antibiotiques est encore très courante chez les éleveurs de porcs. Et ceci non pas seulement dans le cadre de la prévention des maladies,
mais également parce qu’un sentiment très répandu règne parmi les agriculteurs qui dit que les antibiotiques diminuent les pertes et maximisent la croissance des porcs.
Grâce à ce “remède miracle”, une augmentation des rendements pourrait être obtenue. Malheureusement, par ces pratiques, les bactéries risquent de devenir résistantes aux antibiotiques, ce qui à son tour engendre une réelle menace pour la santé publique. Pourtant, l’administration d’antibiotiques n’est pas du tout nécessaire pour une production rentable, comme le souligne d’ailleurs l’article écrit par Inge Ghijs paru le 29 mai dans De Standaard (Moins d’antibiotiques dans notre viande, c’est tout à fait possible).
Une étude de l’université de Gand et du ILVO (Institut pour la recherche agricole & halieutique) a montré qu’il est possible de réduire de moitié la consommation des antibiotiques en mettant en oeuvre une triple approche. Une première mesure est l’administration de vaccinations protégeant les animaux. Ensuite, certaines mesures de gestion, comme par exemple la désinfection avant d’entrer dans l’étable, aident également à prévenir la maladie. Enfin, les maladies ont moins de chance de se propager si le nombre d’animaux par mètre carré est limité. En outre, cette dernière mesure a un effet positif sur le bien-être des animaux.
En évitant les frais pour les antibiotiques et grâce à un taux de mortalité réduit, le bénéfice supplémentaire par porc d’engraissement est de 2,67€. De son côté, le Healthy Farming Association (HFA) aussi, avec sa marque “Mieux pour Tous”, vise à obtenir un élevage de porc à dose faible d’antibiotiques. En effet, tous les éleveurs de porcs adhérés à HFA sont en même temps membres de Belpork, qui impose un système de traçabilité et d’enregistrement d’antibiotiques strict. Ceci nous permet de nous faire une idée claire de l’utilisation des antibiotiques par nos éleveurs de porcs. A l’avenir, nous intensifierons encore nos efforts d’encourager l’agriculteur, par des études et de la sensibilisation, à s’engager dans l’élevage sans antibiotiques.